Nouveauté

COMPRENDRE L’ÉPISODE DE GEL DES VIGNOBLES FRANÇAIS POUR CE MOIS D’AVRIL

C’est un aléa naturel qui s’est abattu durant la première période d’avril 2024.

Le gel de printemps a touché toutes les vignes en France. Alors que nous avions jusqu’à 24°C au thermomètre en journée durant la semaine de Pâques, des nuits de gel successives ont anéanti une grande partie des futures récoltes prévues en 2024 dans les vignes.

Les aléas climatiques qui mettent à l’épreuve une année de travail

La France entière a connu, au mois de février et de mars, une succession d’épisodes cléments qui avaient stimulé la nature et notamment favorisé la montée de sève des arbustes. Des nuits de gel au mois d’avril ont durement touchés le vignoble français. Ce sont les vignerons du Sud-ouest, du Beaujolais, de Savoie, de la Vallée du Rhône et du Sud de la France qui seront les plus touchés avec des températures record de – 4 à -9 °C relevées à l’aube. Les viticulteurs consultés estiment que ces gelées successives sont les plus ravageuses depuis au moins dix ans.

Pour comprendre le désarroi des viticulteurs, il faut comprendre ce qu’il se passe dans les vignes lors du gel de printemps.

Le gel de printemps pour la vigne : quelles conséquences ?

À la fin de l’hiver, les vignes connaissent ce que nous appelons une “montée de sève”. Cette dernière marque la fin de l’état de “dormance” et annonce le bourgeonnement des arbustes. La vigne, à cette période, est marquée par des jeunes pousses riches en eau. Ces jeunes pousses gorgées sont donc très sensibles au gel. La gelée blanche apparaît sur les bourgeons lorsque leur température est entre -2/ -3 °C.

Pour vérifier l’état de la récolte, les viticulteurs “lisent” la vie des vignes sur leurs jeunes bourgeons. Si le bourgeon laisse apparaître une coupe avec une couleur marron voire noire jusqu’au point d’insertion sur le sarment, cela signifie que le bourgeon est mort et donc qu’une pousse de fruit est inenvisageable. En ce printemps 2024, les températures records de -7 à -9 °C enregistrées autant du côté du sud bordelais qu’au pied du Pic Saint Loup dans l’Hérault laissent malheureusement peu d’espoirs pour une prochaine récolte du raisin.

Comment les viticulteurs peuvent-ils se prémunir face à ces situations de gel inédites ?

Même si l’ampleur des dégâts pour le printemps 2024 dépasse certainement les prévisions des viticulteurs, il existe plusieurs méthodes pour contrer le gel des vignes :

  • La tour anti-gel fixe qui uniformise les températures grâce à un brassage entre une couche d’air froid en contact avec les cultures et une couche d’air chaud en altitude. Ce dispositif est efficace dans la limite de – 4 °C et coûte très cher à l’achat. Il existe d’autres formes d’hélices par éolienne mobile ou par hélicoptère qui se déploient en cas de menace toutes les 10 à 20 minutes au-dessus des parcelles identifiées, juste avant l’aube.
  • Les canons à air chaud ou « Frost Buster » (version tractée) sont des chauffages qui fonctionnent au gaz. Ils permettent de disperser de l’air chaud sur 0,5 ha, une méthode efficace jusqu’à -3° C. source l’arvf 
  • Les bougies ou les bûches calorifiques sont mises en place dans les rangs des vignes et permettent, durant plusieurs heures, de réchauffer l’air. L’efficacité est prouvée jusqu’à -4°C. Les bougies sont réservées aux petites surfaces (400 bougies protègent uniquement 1 ha).
  • L’aspersion d’eau est une technique de “brumisation” des vignes. Elle permet, durant une période de gel, d’asperger en continu les vignes sur 15 à 20 m. Le principe physique consiste à libérer de la chaleur sur les vignes grâce au phénomène d’énergie produit par la transformation de l’eau en glace. Efficace face à des températures avoisinant les – 7° C, cette technique a peut-être sauvé certains vignobles durant le gel de printemps 2021.

L’équipe de Puissance Cap affirme humblement sa solidarité à l’ensemble de la filière.

Partager